Ajouté le: 1 Octobre 2021 L'heure: 15:14

Vingt ans de service sanctifiant et de fruits porteurs de salut

« [Les évêques] sont les héritiers des Apôtres et par la grâce qui leur a été donnée, ils nous conduisent au Christ. Ils nous enseignent le repentir ; ils nous apprennent à observer les commandements du Seigneur. Ils nous communiquent la parole de Dieu, pour que nous connaissions le Seigneur. Ils nous indiquent la voie du salut et nous aident à nous élever dans les hauteurs de la divine humilité du Christ. Ils rassemblent dans le bercail de l’Église les brebis du Christ qui souffrent et sont égarées, pour que leurs âmes trouvent le repos en Dieu. »

Saint Silouane de l’Athos - Écrits

 

Vingt ans bénis sont passés depuis que, avec quelques collègues de faculté, nous nous sommes entassés dans une Renault pour nous rendre à Bordeaux, à l’Église Saint Joseph, où devait être ordonné un nouvel évêque. À ce moment-là, au début du millénaire, l’Archevêché frayait son chemin à travers les vicissitudes de l’histoire et d’une moitié tourmentée du XXe siècle, en passe de devenir Métropole. Journée remplie d’émotion et de grâce, qui allait ouvrir la voie vers un avenir que personne ne pouvait imaginer à l’époque.

Il y a vingt ans, le Père Ciprian, devenu entre-temps le hiéromoine Silouane de Malvialle, a reçu la grâce de l’épiscopat, et le jeune archevêque Joseph, qui en trois ans de service avait fait le tour de l’Europe, en travaillant avec et sans temps dans la vigne du Seigneur, a été élevé au rang de Métropolite. À partir de ce moment, une nouvelle étape a commencé dans la vie de l’Église Orthodoxe Roumaine de la Diaspora, représentant pour notre Métropole (et surtout pour l’Italie) le début d’un rêve qui est aujourd’hui devenu réalité. Chez l’Évêque Silouane, qui seulement trois ans après son ordination s’est installé au Nord de l’Italie, nous avons trouvé les qualités cherchées par tous : la paternité spirituelle, l’amour paternel, l’esprit de sacrifice, apostolique et missionnaire. Bref, un évêque qui était le Père de tous.

Pour notre génération d’Italie, tout a commencé comme un beau conte de Noël. À la veille de la Fête de la Nativité du Seigneur de l’an 2004, Son Excellence s’est arrêté dans la petite maison paroissiale de Gavedo, froide comme la grotte de Bethléem. Quatre ans devaient encore passer avant l’acquisition d’un siège digne de ce service, à Rome, la cité éternelle. En bon et doux Pasteur, esprit missionnaire par excellence, n’ayant pas de « cité permanente » (Heb. 13, 14), dans des conditions semblables à celles des apôtres : « sans bourse et sans besace » (Lc. 19, 4) et sans compagnons de voyage, il a traversé toute l’Italie en long et en large, en fondant partout de nouvelles communautés. Dieu a répandu beaucoup de bénédictions et a récompensé abondamment les efforts en ouvrant beaucoup de cœurs qui rejoignent le labeur dans le champ spirituel, en posant les fondements d’une Éparchie dynamique, missionnaire et surtout vivante. À cette époque a commencé l’ouverture de nouvelles paroisses (aujourd’hui presque 300), ont été ordonnés des prêtres et des diacres et ont été formés de nombreux jeunes qui allaient travailler ensemble, avec et sans temps, pour le progrès spirituel des Roumains de la presqu’île, qui, partant de quelques centaines de milliers (au début des années 2000) sont arrivés à dépasser un million.

L’une des priorités du jeune évêque pour l’Italie fut la création des 3 diaconies sociales (à laquelle, pendant ce temps, s’est ajoutée une quatrième) et des 12 autres projets philanthropiques d’envergure déroulés chaque année au niveau national. Par l’intermédiaire des doyennés et des paroisses, de l’Association San Lorenzo dei Romeni et de ses 13 filiales du territoire, ces projets ont porté des fruits bénis durant ces années de labeur et de volontariat. Parmi ceux-ci nous rappelons : 4 maisons d’hôte et d’entraide, 3 centres sociaux, un cabinet médical et un centre d’aide dédié à la vie.

Son Excellence a apporté aux fidèles des sourires de joie à la vue des paroisses qui apparaissaient chaque année comme un fruit des larmes qui ont trouvé leur consolation et ont pu être asséchées par la prière et la confession. Combien de milliers et de milliers d’âmes de nos frères et sœurs, Roumains orthodoxes de la presqu’île (auxquels se sont rajoutés d’autres milliers d’orthodoxes italiens) n’ont trouvé leur havre de paix et leur consolation, leur espérance et leur courage ici, dans les oasis spirituelles fondées par l’effort des communautés paroissiales et des établissements monastiques ?! 

Même parmi ceux qui lisent ces lignes, beaucoup y ont retrouvé ainsi le sens et la joie de la vie, ombragée par la société de plus en plus vaine et sécularisée dans laquelle nous vivons aujourd’hui. Beaucoup ont retrouvé de la même manière, dans la foi et par la foi, la véritable réponse à la recherche du « bonheur » éphémère pour lequel ils sont partis en quittant leur maison pour rejoindre la diaspora lointaine où ils attendaient du lait et du miel, mais ont goûté l’amertume et la souffrance. Beaucoup aussi, même en étant baptisés orthodoxes, ont (re)découvert ici la richesse et les beautés de leur propre foi.

Les paroisses et les monastères d’Italie ont distribué à beaucoup de ceux qui franchissaient leur seuil non seulement la nourriture spirituelle, qui convient à leur vocation naturelle, mais aussi la nourriture corporelle. Elles se sont efforcées d’habiller les dénudé(e)s, de visiter les malades et les emprisonné(e)s, et d’apporter la consolation à ceux qui ployaient sous les difficultés et même la cruauté qui caractérise aujourd’hui la société où nous vivons, surtout durant cette deuxième année passée sous le signe de la pandémie.

Chaque paroisse nouvellement créée a signifié aussi une naissance, associée certes aux « douleurs de l’accouchement » dont Paul parlait aux Galates (Gal. 4,19), aussi bien pour le prêtre que pour les fidèles ! Ces douleurs se prolongent, d’un côté jusqu’à la consolidation d’un lieu de culte propre, et de l’autre, jusqu’à ce que l’image du Christ se forme dans chacun des fidèles. Au sacrifice et à l’offrande de l’évêque s’ajoutent toujours le sacrifice et l’offrande du prêtre. Ce fut la raison pour laquelle la formation du clergé et la catéchisation des fidèles (et surtout des jeunes) a été dès le début une priorité dans la vision de Son Excellence : il a toujours voulu qu’ils soient choisis avec attention et formés dans l’esprit d’une foi missionnaire et du témoignage de la foi.

En ce sens, le Centre d’études théologiques Denis le petit, auquel par la suite s’est ajoutée l’Extension de la Faculté de Théologie Orthodoxe Patriarche Iustinian, de l’Université de Bucarest, (qui en est à sa cinquième génération d’étudiants) ont accompli une œuvre spirituelle de grande envergure. À ceci se sont ajoutés les travaux missionnaires de la Revue Apostolia  (l’édition d’Italie – depuis 2014), du feuillet catéchétique Merinde pentru Suflet – Nourriture pour l’âme (depuis 2009), tout commedes nombreuses rencontres catéchétiques avec les prêtres et les presbytéras, les jeunes et les adultes, les enfants et les parents.

De même, la Fraternité des Jeunes « Nepsis », les camps et les écoles d’été, les pèlerinages et les excursions, les congrès, les conférences et les soirées philocaliques, non seulement ont engagé un grand nombre de jeunes dans la mission vivante de l’Église, mais ont aussi formé la génération future, qui prendra le relais. À tout cela s’ajoutent les 16 événements éparchiaux organisés chaque année : les festivals de la Joie, Nostalgie d’Eminescu et La Joie de la Résurrection, les Semaines dédiées à la Mission, à la Catéchèse et à la Famille, les Journées thématiques dédiées à la Langue roumaine et à L’habit populaire, les Concerts anniversaires, les nombreuses conférences thématiques, les Symposiums et les Congrès et enfin (mais non en dernier lieu) l’Université d’Été.

Il faut remarquer le fait que tous ces accomplissements ont eu, à quelques petites exceptions près, le soutien exclusif des fidèles zélés et prêts au sacrifice ! Dans le contexte où le conditionnement matériel pour tout accomplissement est de mise, cela montre encore une fois que là où Dieu le veut, tout s’accomplit. Par conséquent, même si le monde environnant est contraint par la « crise » sanitaire et économique, nous avons eu et nous avons encore beaucoup de raisons pour glorifier Dieu.

Dans la perspective de l’éternité, des milliers d’années que le Seigneur voit comme le jour d’hier, les vingt ans qui se sont écoulés ne sont que peu de chose. Mais dans le plan du service et de la vie en Christ et pour le Christ, pour le clergé et les fidèles de notre Métropole, ces années ont représenté une multitude d’événements : des sueurs, des sacrifices, des épreuves, des difficultés, des larmes, des accomplissements, des joies et des bénédictions. Pour nous qui les avons vécus depuis le début, ils sont déjà toute une vie, la vie d’une génération qui passe comme un lever de soleil, l’accomplissement d’un rêve qui laisse derrière lui tant de trésors inestimables.

Chaque âge a une certaine façon d’aimer et de se donner. Tant que nous aimons et nous faisons dons de nous-mêmes, le Seigneur augmente la Lumière dans le monde, dans les peuples, les nations, génération après génération, même en temps de pandémie ! Nous gardons l’espoir que nos cœurs aussi vont regarder vers le Ciel ! C’est là que nous ont appris à diriger nos regards ceux que nous aimons tant : le Métropolite Joseph et l’Évêque Silouane. Là se trouve notre patrie et notre maison et c’est de là que nous vient aussi la Lumière de la grâce qui peut tout accomplir et parfaire !

Pour toutes les bénédictions reçues durant ces vingt ans, pour l’abondance de la grâce que nos premiers hiérarques ont su répandre autour d’eux, nous glorifions et remercions Dieu, Le priant de recevoir notre amour et notre reconnaissance sincère sur son saint Autel au-delà des cieux.

Longue vie bénie, votre Éminence !

Longue vie bénie, votre Excellence !

Longue vie bénie pour le salut, à tout le clergé, les moines et les fidèles de notre Métropole !

† L’Évêque Athanase de Bogdania

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