Le pèlerinage sur les reliques de Saint Jean Cassien a eu lieu à nouveau, les 1er et 2 mai 2010, toujours en présence de Son Eminence notre Père Joseph, Archevêque et Métropolite de l’Europe Occidentale et Méridionale, ayant à ses côtés Son Excellence Timothée, Evêque d’Espagne et du Portugal, et Son Excellence Marc de Neamţ, Evêque vicaire de l’Archevêché de l’Europe Occidentale. La fête de Saint Jean Cassien a réuni des fidèles de notre paroisse et des paroisses voisines, aussi bien que des pélerins venus même d’Angleterre et d’Espagne.

Le pèlerinage a débuté par les vêpres dédiées à Saint Jean Cassien en l’église de St. Victor de Marseille (où reposent les reliques du Saint) en présence de l’Archevêque catholique de Marseille, Georges PONTIER, qui a accueilli les pères évêques de notre Métropole, et en premier lieu Son Eminence l’Archevêque et Métropolite Joseph, qui a accordé toute son attention et sa bénédiction à ce pèlerinage, qui se trouve maintenant à sa troisième édition.

Le second jour du pèlerinage a commencé par la Divine Liturgie Pontificale célébrée par Son Eminence le Père Métropolite Joseph, entouré d’une synaxe de hiérarques et de prêtres, en l’Eglise de la Paroisse Orthodoxe Roumaine de Marseille, et a fini par des agapes fraternelles où les fidèles présents ont pu avoir des entretiens spirituels avec les pères évêques.

Si dans le domaine scientifique toute théorie, pour être crédible, doit être soutenue et démontrée par beaucoup d’arguments, comme en mathématiques, par exemple, où un théorème est reconnu (comme vrai) par la communauté scientifique seulement à la suite d’une démonstration rigoureuse, et utilisé comme tel, tout aussi bien la vie spirituelle trouve une multiple démonstration dans les vies des nombreux saints, martyrs et confesseurs de la foi chrétienne, et la preuve indubitable est donnée par les Saintes Reliques d’où jaillit toujours, comme d’une source, la grâce divine. Elles restent à travers les siècles la preuve vivante qui témoigne que Dieu est vivant et accomplit Son œuvre à travers Ses saints, et qu’en définitive l’union de l’homme à Dieu dans la vie terrestre ne s’arrête pas avec le passage de l’homme à l’autre vie, mais continue, tel un feu qui ne s’éteint pas, mais brûle toujours en Dieu.

Un tel exemple vivant nous est aussi donné par Saint Jean Cassien, un saint proto-roumain qui a vécu dans ces contrées. Le temps n’a pas porté atteinte à son enseignement, bien au contraire. Il nous rappelle que la vie selon l’Esprit est souvent une lutte avec la vie selon le corps, que pour être vainqueur selon l’Esprit nous devrons renoncer à tout ce qui est corporel. C’est seulement en triomphant de la gourmandise, de la débauche – nous dit-il – du désir des richesses, seulement en chassant la colère, l’abattement, la paresse, et enfin, c’est seulement en surprenant et en éloignant de notre esprit la vanité et l’orgueil, que nous arriverons à protéger la flamme du feu de la vie éternelle, qui brûle en chacun d’entre nous par le saint baptême. C’est ainsi que l’esprit sera vivant et portera des fruits, parce qu’il se nourrira de Dieu, et le corps sera lui aussi un témoignage de cette union. « Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance. » (Galates 5, 22-23). C’est ce que notre âme désire et ce que Dieu promet à chacun d’entre nous.

Le progrès dans la vie spirituelle s’accomplit uniquement par la lutte, dans l’humilité, qui « naît de la foi, de la peur de Dieu, de la douceur et de la pauvreté parfaite, par laquelle vient aussi l’amour parfait, avec le don et l’amour pour les hommes de notre Seigneur Jésus-Christ ». C’est ce que nous apprend le théologien des vertus chrétiennes, Saint Jean Cassien, que nous vénérons et à qui nous chantons: « Gloire à Celui qui t’a donné la force, gloire à Celui qui t’a couronné, gloire à Celui qui par toi donne à tous la guérison ! ». Que Dieu, par les prières de Saint Jean Cassien, nous affermisse dans la voie étroite qui mène à Son Royaume. Le Christ est ressuscité!