Ajouté le: 11 Septembre 2009 L'heure: 15:14

Élisabeth Behr‑Sigel (VII)

 

L’INSTALLATION FAMILIALE
 
À la suite de ses études de théologie, la jeune Élisabeth a l’occasion de vivre une expérience singulière : durant presque une année, elle est pasteur auxiliaire dans un petit village des Vosges, tout en achevant en parallèle son travail de maîtrise sur la sainteté russe. À la fin de l’année 1932, son fiancé André Behr revient du service militaire et tous deux peuvent enfin se marier. 

Élisabeth Behr‑Sigel (VII)

C’est le 19 février 1933 que Liselotte et André se marient, en banlieue parisienne. Le sacrement est célébré par le père Lev Gillet, qui a amené Élisabeth à l’orthodoxie, et par le père Nicolas Behr, l’oncle d’André. Ingénieur chimiste, André a trouvé du travail à Nancy et le couple part s’installer dans cette ville de l’Est de la France. Une nouvelle période commence pour Élisabeth, qui s’accoutume à la vie nancéenne. Elle tisse des liens d’amitié solide avec les personnes de son quartier, liens qui seront amenés à se resserrer de manière significative durant la guerre. La jeune femme reste cependant toujours incertaine quant à son avenir professionnel. Ne trouvant pas d’opportunité pour exercer un travail rémunéré en lien avec son diplôme de théologie, elle accepte des cours de remplacement à l’école primaire, puis au lycée, en tant que professeur d’allemand. Cette activité alimentaire est ponctuée par la naissance de deux filles : Nadine en 1934, puis Mariane en 1936. C’est une période de vie familiale intense, qui laisse peu de place aux travaux théologiques. 

Néanmoins, Élisabeth trouve le temps de mener à bien différents articles, qui témoignent de la poursuite de sa réflexion concernant son passage à l’orthodoxie. Elle publie notamment une brève présentation de la fête de Pâques telle qu’elle est vécue chez les orthodoxes, dans le journal La quinzaine protestante. À travers ces premiers articles se dessine la vocation de la théologienne : transmettre aux Occidentaux l’expérience séculaire de la Tradition orthodoxe en des termes qui leurs soient intelligibles. Dans une lettre qu’il lui adresse, le père Lev Gillet la conforte dans cette voie : « Il me semble, lui écrit‑il, que vous pouvez remplir une fonction importante dans l’explication des valeurs spirituelles russes à l’Occident. »1

Malgré sa fascination pour la Russie, la jeune mère trouve peu de satisfaction dans la paroisse locale, où les offices sont encore célébrés entièrement en slavon pour des paroissiens russes âgés et peu désireux de changement. Elle se ressource lors de ses voyages à Paris, auprès de ses amis de l’émigration, notamment le père Lev Gillet et le père Serge Boulgakov. Élisabeth a alors l’occasion de faire la connaissance de Mère Marie Skobstoff, dans le foyer d’accueil de la rue de Lourmel fondé par la religieuse qui y cachera des juifs, durant la guerre, et mourra en déportation. 

Cette période heureuse, partagée entre les soins de la famille, les devoirs professionnels et l’activité théologique, prend fin lors de la mobilisation générale de septembre 1939, qui marque le début de la seconde guerre mondiale. 

Olga Lossky

Notes:
 
1. Lettre datée d’août 1937.

Élisabeth Behr‑Sigel (VII)

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