Chacun en particulier et tous ensemble vous vous réunissez dans une même foi, en Jésus-Christ Fils de l’homme et Fils de Dieu, pour obéir à l’évêque et au presbytérium, dans la concorde, rompant un même pain qui est remède d’immortalité, antidote pour ne pas mourir mais pour vivre en Jésus-Christ pour toujours. 

Ignace d’Antioche, « Aux Éphésiens », 20, 2 (SC n° 10, p. 90).

L’Église, c’est le peuple uni à son évêque... Ainsi, tu dois savoir que l’évêque est dans l’Église et l’Église dans l’évêque.

Cyprien de Carthage, Lettre 66, 8, 3 (Éd. Les Belles Lettres, II, p. 226)

Ces communautés eucharistiques s’intègrent mutuellement dans l’unité de l’Église universelle, puisqu’il existe, à travers le temps et l’espace, une seule eucharistie célébrée par le Christ, notre Grand Prêtre. Cette unité du multiple s’exprime par un ensemble d’analogies trinitaires. Elle se réalise autour de centres de communion qui ont la « sollicitude », c’est-à-dire la responsabilité, de faire circuler information, témoignage, vie et amour entre les communautés locales. Car une communauté locale ne manifeste l’Église une que dans la mesure où elle est en communion avec toutes les autres, de même que les Personnes divines existent les unes dans les autres.

On trouve ces analogies trinitaires dans la Trente-quatrième Règle dite des Apôtres (en réalité élaborée sans doute au IIIe siècle) : le service du premier évêque, analogue au rôle du Père dans la Trinité, est une « kénose » qui doit assurer entre les Églises locales une « périchorèse » aimante.

Olivier Clément, « Sources », DDB, 2007, pp. 137-138