Publication de la Métropole Orthodoxe Roumaine d'Europe Occidentale et Méridionale
Revue de spiritualité et d'information orthodoxe
Saint Notker, surnommé en latin Balbulus [le Bègue] parce qu’il était bègue, naquit vers le milieu du IXe siècle, à Heiligenau, en Thurgovie, d’une famille distinguée. Il fut élevé dans l’abbaye de Saint‑Gall, où parvenu à l’âge adulte il prit l’habit monastique.
Il fit de grands progrès dans la musique pour laquelle il avait un goût certain. À Saint‑Gall, deux écoles de musique coexistaient, l’une dans le monastère, l’autre dehors : Notker fut chargé du soin de la première.
Dans ses moments de loisir, il composa divers ouvrages et transcrivit des manuscrits. Ses talents et sa sainteté lui acquirent bientôt une réputation telle que l’empereur Charles le Gros requerrait souvent son avis dans les affaires difficiles de son royaume. Un officier vint un jour de sa part pour avoir son avis sur une chose importante. Notker était alors occupé dans le jardin à arracher les mauvaises herbes auxquelles il substituait les bonnes plantes.
L’envoyé du roi lui ayant fait part de sa commission, Notker lui répondit simplement : « Tu vois ce que je fais, va dire à l’empereur qu’il fasse de même. »
Un jour, l’empereur se rendit à Saint‑Gall en personne pour consulter le pieux moine qu’il considérait comme son ami et son conseiller spirituel. Le chapelain du prince, homme savant mais orgueilleux, voyant avec jalousie son maître mettre toute sa confiance dans un simple moine qu’il jugeait ignorant, dit à part soi en voyant arriver près de lui l’humble père Notker : « Je vais lui poser une question qui montrera son ignorance » et il lui demanda : « Dis‑moi toi qui es si savant, ce que Dieu fait actuellement au Ciel ? »
« Il élève les humbles et abaisse les superbes » répondit simplement le saint moine. Le chapelain, outré par cette réponse qui le ridiculisait, partit immédiatement du monastère ; mais son cheval s’étant cabré, il fit une chute qui lui meurtrit le visage et lui cassa un pied. Les moines coururent lui porter secours et le ramenèrent au monastère pour le soigner.
Mais le mal, loin de s’apaiser, empirait grandement, et on conseilla au blessé de demander les pieuses prières de Notker. Dans son orgueil incommensurable et encore rancunier pour la réponse que Notker avait fait à sa question impie, il refusa. Mais le mal progressant et la douleur devenant plus vive, il se rendit enfin à la raison : « Faites venir le serviteur de Dieu, afin qu’il me pardonne et me bénisse, quelque indigne que j’en sois. »
Notker vint auprès de lui, pria avec ferveur, et le chapelain se sentit immédiatement soulagé.
Saint Notker naquit au Ciel le 6 avril 912 et son corps fut enterré dans la chapelle de Saint‑Pierre. Plusieurs miracles opérés à son tombeau lui ont fait rendre un culte public, et sa fête se célébrait à Saint‑Gall le troisième dimanche après Pâques.
Le bienheureux Notker est auteur d’un martyrologe tiré en partie de de ceux d’Adon et de Raban Maur, et longtemps utilisé dans la plupart des églises d’Allemagne. Outre le martyrologue, il nous reste du saint moine Notker :
Un traité sur les interprètes de l’Écriture, dans lequel il indique ceux des Pères qui ont le mieux commenté dans le divers sens, tel ou tel livre de la Bible. Il y donne aussi un catalogue des Actes des Martyrs qui lui paraissent sincères (id est authentiques).
Le livre des Séquences au nombre de trente‑huit : il entreprit ces compositions pour abréger et donner plus de précision aux cantiques de l’Église qui étaient alors très longs.
(Il n’était pas l’auteur des séquences, car il déclara dans ses ouvrages qu’il avait fait les siennes sur le modèle de celles trouvées dans l’antiphonaire de l’abbaye de Jumièges, en Neustrie).
On lui doit ce chant (en latin, dont nous donnons la traduction) qui remplissait les fidèles d’allégresse, aux fêtes pascales :
On lui attribue aussi un chant guerrier entonné par les armées chrétiennes au Moyen‑Âge avant de livrer bataille.
Le voici :
L’origine de ce chant est singulière : saint Notker, observant des ouvriers qui construisaient un pont au‑dessus d’un abîme fut si frappé des grands dangers encourus qu’il alla composer aussitôt pour eux cette belle prière.
• Divers hymnes. Quatre sont en l’honneur de saint Etienne, martyr et patron de la cathédrale de Metz. Ils étaient adressés à Ruodbert, évêque de cette ville, jadis moine de Saint‑Gall.
• Des écrits sur la musique. Ce qu’il en reste se trouve la Patrologie latine, LXXXI, col. ‑69‑1178.
• Une vie de Saint Gall en vers.
• Un traité sur les fractions des nombres dont il ne reste qu’un fragment, car il s’intéressait aussi aux mathématiques.
• Le Psautier en langue tudesque qu’on lui attribue en plus probablement de l’autre Notker surnommé Labeo (+1012).
Saint Notker, prie Dieu pour nous !
Tropaire à saint Notker le Bègue
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