Ajouté le: 4 Octobre 2013 L'heure: 15:14

Sainte Parascève, modèle de pèlerin vers le Christ

« Si l’on veut venir à ma suite, il faut renoncerà soi-même, prendre sa croix et me suivre ainsi »1

Très souvent, la vie chrétienne  est comparée à un chemin qui mène des choses terrestres à celles célestes. La désobéissance du premier homme a comme conséquence immédiate son expulsion du Paradis et son retour à la terre  d’où il a été pris2. En conséquent, nous pourrions dire que depuis  Adam, tout homme est un pèlerin, un étranger dans un pays qui n’est pas le sien. « Tu seras errant et vagabond sur la terre »3 ; et encore, en s’adressant à Abraham, Il lui dit : « Sache que tes descendants habiteront comme des étrangers dans un pays qui n’est pas le leur, qu’ils y seront asservis et opprimés durant 400 ans »4 L’existence humaine sur la terre se transforme ainsi en un exile.

Le retour et la restauration de la communion avec « Celui Qui est »5 prend la forme d'un mouvement qui se déroule dans le temps et dans l'espace. Non seulement l’être fait ce mouvement d’ascension vers la Personne suprême, mais Dieu lui-même descends vers lui, car l’amour exige de chacun de ceux qui s’aiment un mouvement  de l’un vers l’autre.6 Par l’incarnation, le Christ assume sa condition existentielle de l’homme déraciné, errant, exilé sur Terre. Il part à la recherche de la brebis perdue, en se faisant « Chemin »7 pour lui. Ainsi, la durée entre l’appel de Dieu et la réponse de l’homme prend la forme d’un frappement à la porte8.«Je me tiens à la porte et je frappe»9. Certains répondent vite à l’appel de Dieu, mais d’autres déçoivent Ses attentes : « Jérusalem, Jérusalem, que de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! »10

 Sainte  Parascève est de ceux qui ont su répondre promptement à l’amour divin. Son entière vie est un pèlerinage : dès l’âge de quinze ans11, elle quitte le domicile parental pour suivre le Christ : tout d’abord à Constantinople12, afin d’adorer les lieux saints, c’est-à dire des églises et de nombreuses reliques. De Constantinople, la sainte part  vers la Calcédoine12 ; ensuite elle se rend à Héraclée du Pont13, où elle y demeure, pendant cinq ans, dans un couvent. Souhaitant prier en terre sainte, elle prend à nouveau la route, cette fois-ci vers Jérusalem. Après avoir visité les lieux saints, sainte Parascève se rend dans le désert de la Jordanie, retirée  dans un couvent. A seulement vingt-cinq ans, lors de l’apparition d’un ange, elle reçoit l’ordre de rentrer sur sa terre natale, en Epivates14, où d’ailleurs elle meurt : elle n’a que vingt-sept ans. Ayant atteint la fin de son parcours terrestre, présence discrète, inconnue de tous, Dieu la fait connaitre par le don de l’incorruptibilité.

Le fait qu’après sa mort ses saintes reliques n’ont cessé de pérégriner dans les différents pays des Balkans15 pour arriver finalement à  Iaşi, en Roumanie, montre que sa réponse à l’amour de Dieu ne s’arrête pas à son départ de ce monde, mais qu’elle continue dans l’éternité, par l’aide accordée aux gens, grâce aux  nombreux miracles accomplis par ses reliques, au fil du temps. « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous alliez porter du fruit et un fruit permanent : alors tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera. »16

Le pèlerinage aux saintes reliquesqui a lieu chaque année le 14 octobre et qui rassemble des milliers de pèlerins chrétiens de partout est le fruit que sainte Parascève ne cesse d’apporter au Seigneur, offrande et témoignage de son amour pour Dieu et pour les hommes.

Notes :

1. Marc 8, 34.
2. Genèse 3,19 : « C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras le pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre dont tu as été tiré ; car tu es poussière et tu retourneras dans la poussière ».
3. Genèse 4,12.
4. Genèse 15,13.
5. Exode 3,14 : « Je suis qui Je suis ».
6. Dumitru Stăniloae, Teologia dogmatică, vol. I, pag. 198.
7. Jean, 14, 6 : « Je suis le chemin, et la vérité, et la vie. ».
8. Dumitru Stăniloae, Teologia Dogmatică, vol. 1, p. 192.
9. Apocalypse 3, 20.
10. Matthieu 23, 37.
11. On ne connaît pas la date exacte de sa naissance. Selon des informations historiques, la sainte serait née autour de l’an 1020.
12. Localité qui était située non loin de Constantinople, en Turquie, l’actuelle ville de Kadiköy (quartier d’Istanbul).
13. Ancienne ville sur la côte nord-ouest de Bithynie en Asie Mineure, aujourd'hui Eregni (Ereğli) ville de Turquie.
14. Lieu de Thrace, situé sur les rives de la mer de Marmara, près de Constantinople (aujourd'hui Istanbul).
15. Bref historiquede la pérégrinationde ses saintes reliques : en Epivates ses reliques restent environ 200 ans ; ellesarrivent ensuite en Bulgarie, à Târnovo, en 1235 où elles restent environ 160 ans ; en 1393, les saintes reliques arrivent à Vidin, ville dans le nord-ouest de la Bulgarie, où elles restent pendant cinq ans ; en 1398 elles arrivent à Belgrade, en Serbie ; en 1521 elles arrivent de Belgrade à Constantinople; en 1641, les saintes reliques sont portéesde Constantinople à Iasi, par le prince de la Moldavie, Vasile Lupu, où elles se trouvent encore aujourd’hui.
16. Jean 15, 16.

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