Publication de la Métropole Orthodoxe Roumaine d'Europe Occidentale et Méridionale
Revue de spiritualité et d'information orthodoxe
Voici que depuis deux millénaires, c’est-à-dire depuis les fondements-même de la foi chrétienne, on est à même d’honorer et de rendre hommage aux héros de l’histoire ou aux martyrs de la foi, tout comme aux personnalités remarquables, universelles et nationales, qui ont marqué l’histoire, les siècles et les lieux par leur activité, leur vie, leurs enseignements et leurs écrits de valeur ! … Et voici que le 31 janvier de cette année, nous avons été les témoins de la naissance à la vie éternelle du Royaume des Cieux d’un grand érudit, écrivain, théologien, évêque, connaisseur et témoin de l’histoire roumaine bimillénaire, ainsi qu’un apologiste de la vraie foi chrétienne – l’Archevêque et Métropolite Bartolomeu Valeriu Anania, qui a su assumer avec dignité et confiance en Dieu la croix de la vie et de la souffrance, et ce pendant bon nombre d’années!... C’est pourquoi dorénavant nous allons commémorer cet événement dédié au digne chancelier spirituel de Cluj, Alba, Crişana et Maramureş de la fin du XXème et début de XXIème siècle – qui a dirigé pastoralement ces terres de la Transylvanie et de l’Ardeal de nos ancêtres pendant 18 ans (1993-2011), en tant qu’Archevêque de Vad, Feleac et Cluj, et, à partir de l’an 2006 (ainsi) en tant que Métropolite de Cluj, Alba, Crişana et Maramureş!...
Ainsi, dans le tumulte de la journée et le tourbillon du temps, j’ai pensé, pendant quelques instants, à notre père en Dieu l’Archevêque et Métropolite Bartolomeu dont on regrette tant le départ !... Et ce, car on regrette ses qualités, sa personnalité remarquable, ses compétences théologiques et pastorales-missionnaires, apologétiques et de témoignage, qu’il a toujours cultivé avec dévouement et abnégation ! Il est et il restera, dans la conscience de ses disciples, le profil du théologien et de l’homme de lettres ouvert vers l’universel, vers la consistance et l’attention scientifique, qu’il nous a transmis avec beaucoup d’acuité et de justesse ! Ayant des connaissances vastes et précises dans diverses disciplines culturelles, historiques et théologiques, notre père en Dieu l’Archevêque et Métropolite Bartolomeu insufflait à tous beaucoup de dignité, de sérieux, de sincérité, de force de caractère, beaucoup de discernement et d’honnêteté, de noblesse et de courage spirituel ! C’est justement pour toutes ces raisons qu’il était apprécié, admiré et probablement, jalousé ! Lui, l’Archipasteur, a toujours agi conformément à sa probité intellectuelle, morale et spirituelle ! Il a été aimé par ses élèves du séminaire, par les étudiants en théologie, par les prêtres et les moines, et aussi par beaucoup de laïcs et d’intellectuels, qu’il beaucoup a aidés avec ses recommandations et ses conseils, prodigués à chaque fois qu’on lui en a demandé !
Le Métropolite Bartolomeu Anania, dont le nom de baptême est Valeriu, est né le 18 mars 1921 dans la commune de Glăvile-Piteşteana, département de Vâlcea. Celui qui allait devenir, au mois de mars de l’an 2006, Métropolite de Cluj, Alba, Crişana et Maramureş, a vécu une jeunesse agitée – il a été arrêté trois fois (en 1941, 1942 et 1958), étant accusé d’avoir entrepris des « activités légionnaires » et condamné aux du travaux forcés pendant 25 ans (il en a fait 6). Il est devenu moine en 1642, a fait ensuite des études près la Faculté de Médicine, le Conservatoire et la Faculté de Théologie. Bartolomeu Valeriu Anania a suivi les cours de la Faculté de Médicine et du Conservatoire de Cluj de 1944 à 1946, mais n’a pas achevé ses études ; il a suivi les cours de la Faculté de Théologie de Bucarest, ainsi que ceux des Académies Théologiques de Cluj-Napoca et de Sibiu, parachevant ses études théologiques à Sibiu en l’an 1948. Il est connu non seulement en tant qu’homme d’église orthodoxe, mais aussi en tant qu’écrivain, poète et dramaturge. Il a suivi les cours de l’école primaire dans sa ville natale ; il a été inscrit par la suite au Séminaire « Central » de Bucarest. En 1943 il a fini ses études secondaires au lycée « Mihai Viteazul » de Bucarest, en obtenant son Diplôme de Baccalauréat. En 1935, étant mineur, il est devenu membre de l’organisation « Mănunchiul de prieteni » (« Une poignée d’amis »), association légionnaire de la jeunesse étudiante, tandis qu’en 1936 il est entré dans l’organisation « Frăţia de Cruce » (« La Fraternité de la Croix »), organisation supérieure à la première. « Je ne suis pas parvenu à devenir légionnaire pour deux raisons, une formelle et une autre de fond : en janvier 1941, quand je n’étais pas encore majeur (à l’époque on devenait majeur à 21 ans), « La fraternité de la Croix » du Séminaire Central a été supprimée. En deuxième lieu, pendant le courte période de gouvernement légionnaire, mais aussi après, j’ai pu voir le revers de la médaille, voire le visage inconnu de la Garde de Fer, avec lequel je ne pouvais en aucun cas être d’accord. Je dois néanmoins confesser le fait qu’au sein de la « Fraternité de la Croix » du Séminaire on ne faisait pas de politique, on n’était pas antisémites, mais on insistait sur l’éducation ; on a pu donc apprendre de bonnes choses : l’amour pour Dieu, pour son peuple et sa patrie, le sens de la droiture, la discipline au travail, la culture de la vérité, le respect pour les biens publics, l’esprit de sacrifice » dira plus tard Bartolomeu Anania. Le futur Métropolite allait être arrêté encore 3 fois pour des liaisons avec les légionnaires ou bien pour activité légionnaire : en 1941 (pour 3 semaines, après avoir pris part aux funérailles d’un commandant légionnaire), en 1942 (car soupçonné d’avoir caché dans le grenier du Monastère de Cernica des brochures légionnaires et des armes) et en 1958, étant accusé d’avoir pris part à des actions légionnaires avant le 23 août 1944. Après la deuxième guerre mondiale, l’Archevêque et Métropolite Bartolomeu a été un des leaders des révoltes anticommunistes étudiantes de 1946 à Cluj-Napoca, étant jeté dans les prisons communistes en tant que détenu politique.
On se doit maintenant d’évoquer sa carrière spirituelle, qu’il a commencé le 2 février 1942, quand il a prononcé ses vśux monastiques au monastère de Saint Anthime de Bucarest, recevant le nom de Bartolomeu. Il a été ordonné diacre le 15 mars 1942, et il a servi en cette qualité les monastères de Polovragi et Baia de Arieş, pendant la période 1943-1947 ; par la suite il est devenu higoumène du monastère de Topliţa, inspecteur patriarcal pour l’enseignement ecclésial (1949-1950), doyen du centre de conseil missionnaire et spirituel du clergé, à Curtea de Argeş (1951-1952). Il a été condamné par le Tribunal Militaire de Ploieşti à 25 ans de travaux forcés pour « complots contre l’ordre social ». Il a expié sa peine dans la prison d’Aiud, dans la section des « hommes politiques ». Sa mère est décédée pendant la détention, et c’est son frère, lui aussi dans la même prison, qui le lui a fait savoir. Il a été remis en liberté en 1964, avec d’autres détenus politiques, suite à un décret conformément auquel la détention politique a été abolie. Au mois de juin 1946, tandis qu’il était étudiant à Cluj et président du centre des étudiants « Petru Maior », il a dirigé la grève étudiante antirévisionniste et anticommuniste, suite à laquelle il a connu plusieurs arrestations et expulsions. Sous le régime communiste, Bartolomeu Anania a fait 6 ans de prison, de 1958 à 1964.
En 1965 il a été envoyé par l’Église Orthodoxe Roumaine aux États-Unis, où il a rempli plusieurs fonctions au sein de l’Archevêché Orthodoxe Roumain: secrétaire diocésain, conseiller culturel, secrétaire général du Congrès Ecclésial, directeur du département « Publications ». En 1967 il a été ordonné prêtre par l’Archevêque Victorin, le Saint Synode lui accordant par la même occasion le rang d’Archimandrite. Pendant cette période il tient d’innombrables conférences à Detroit, Chicago, Windsor, Honolulu, et fait partie de plusieurs délégations de l’Église Orthodoxe Roumaine à l’étranger, en Égypte, Éthiopie et Inde. De retour en Roumanie, il est nommé directeur de l’Institut Biblique et Missionnaire de l’Église Orthodoxe Roumaine, de 1976 à 1982.
En 1982 il prend sa retraite et se retire au monastère de Văratec, afin de se consacrer à l’écriture ; il se met alors à travailler à la révision de la traduction en Roumain des Saintes Écritures. Au printemps de l’année 1990, le révérend père archimandrite Bartolomeu Anania fait partie du Groupe de Réflexion pour le Renouveau de l’Église, dont faisaient aussi partie les hommes d’église : Dumitru Stăniloae, Constantin Galeriu, Daniel Ciobotea, Constantin Voicescu, Iustin Marchiş, Toader Crâşmariu et les laïcs Horia Bernea, Octavian Ghibu, Teodor Baconsky, Sorin Dumitrescu. Le 21 janvier 1993 il est élu Archevêque de Vad, Feleac et Cluj, étant ordonné et intronisé dans la Cathédrale Métropolitaine de Cluj-Napoca comme successeur de l’Archevêque Teofil Herineanu, le 7 février 1993. L’automne de l’année 2005 il est le promoteur ainsi que l’auteur et le coordonateur d’une action de création d’une nouvelle Métropole : celle de Cluj, Alba, Crişana et Maramureş. Le 2 mars 2006, le Saint Synode de l’Église Orthodoxe Roumaine a élevé son Excellence l’Archevêque Bartolomeu de Vad, Feleac et Cluj au rang de Métropolite de Cluj, Alba, Crişana et Maramureş – métropole fondée canoniquement par le Saint Synode le 4 novembre 2005 ; l’office festif ayant lieu lors de la fête de l’Annonciation, le 25 mars 2006, à la Cathédrale Métropolitaine de la ville de Cluj-Napoca. Bartolomeu Valeriu Anania n’était pas uniquement un évêque de taille, mais aussi un grand écrivain et traducteur, recevant en 1982 le prix de dramaturgie de l’Union des Écrivains de Roumanie, dont il a été membre titulaire. Il a également reçu, au fil des années, toute une série de prix et de médailles culturelles, parmi lesquels on peut citer le prix de dramaturgie de l’Union des Écrivains pour l’śuvre « Greul pământului » (« La lourdeur de la terre ») (1982), le prix spécial pour l’œuvre « Din spumele mării » (« Des écumes de la mer »), décerné lors du Salon du Livre d’Oradea (1995), le grand prix de poésie du Festival international de poésie « Lucian Blaga », à Cluj-Napoca (1999), le prix pour l’ensemble de son œuvre, décerné par l’Union des Écrivains de Cluj-Napoca (2001). Le Métropolite de Cluj, Alba, Crişana et Maramureş a traduit la Bible – travail sisyphien, qui lui a pris plus de dix ans et dont le résultat a été publié en 2001 ; il a également écrit ses Mémoires en 2008, considérées comme de la littérature pure, il a publié des poèmes, de la prose et des pièces de théâtre et a écrit des centaines de Pastorales et de Sermons à l’intention des fidèles dont il a été le pasteur, tout cela avec beaucoup d’amour, d’abnégation et de générosité. C’est toujours en 2008 qu’il met les bases de la Fondation du « Métropolite Bartolomeu » - qui a le but d’encourager et d’aider les jeunes sérieux, consciencieux, studieux, mais qui possèdent des revenus matériels réduits, en leur offrant des bourses de recherche et de perfectionnement.
Son Éminence l’Archevêque et Métropolite Bartolomeu Anania a reçu beaucoup de distinctions nationales et internationales, parmi lesquelles il faut rappeler les titres de Docteur Honoris Causa de l’Université « Babeş-Bolyai » de Cluj-Napoca (le 1er juin 2001), le même titre décerné par l’Université de Médecine et Pharmacie « Iuliu Haţieganu » de Cluj-Napoca (le 7 juillet 2001) ; il a été nommé « citoyen d’honneur » de la ville de Cluj-Napoca (le 25 janvier 1996) ; il a été également nommé « citoyen d’honneur » des villes de Bistriţa (en mars 2001) et de Dej. Voici maintenant les distinctions reçues pour son activité ecclésiastique : la Croix Patriarcale – Bucarest, l’Ordre du Saint Sépulcre du Patriarcat de Jérusalem, l’Ordre des Saints Apôtres Pierre et Paul du Patriarcat d’Antioche. Le 22 novembre 2010 il a été nommé Membre d’Honneur de l’Académie Roumaine.
Il s’agit donc d’une personnalité marquante de la culture et de la spiritualité roumaines, reconnue au niveau national et international, auteur des célèbres « Mémoires », membre de l’Union des Écrivains, traducteur et correcteur des Saintes Écritures – traduction qui est d’ailleurs devenue l’Edition Jubilaire du Saint Synode en 2001.
Collaborateur proche et conseiller éclairé de beaucoup de personnalités culturelles, de professeurs et d’évêques, mentor de beaucoup d’étudiants et doctorants, pasteur spirituel de tant de générations de prêtres et de moines, membre de plusieurs organisations académiques spécialisées dans la Roumanie, nous avons vu lors de son enterrement que tous ceux qu’il avait guidés ont pleuré son départ, en témoignant du regret pour sa disparition, étant pleinement conscients de cette grande perte !
J’ai pris part moi aussi à l’office des funérailles de ce remarquable évêque et serviteur de l’Église, et j’ai été profondément touché par l’atmosphère recueillie, par la décence et la sobriété qui ont caractérisé les participants à l’office, participants dont faisaient partie beaucoup de hiérarques de notre église, anciens étudiants de son Éminence, ainsi qu’énormément de prêtres et de moines !
Plein d’émotion, de respect et de reconnaissance j’ai réfléchi, pendant plusieurs jours, à la manière d’exprimer, de la meilleure façon possible, et ce en quelques mots, tous ces états et sentiments ressentis envers son Éminence, maintenant, lorsqu’il est né au ciel, après quatre-vingt-dix ans de vie terrestre, vécus conformément à des principes sains, d’une droiture exemplaire, d’une sagesse, d’une dignité et d’une prudence traditionnelles et authentiques, typiques du peuple roumain !
Mais je me rends compte, le cśur serré, qu’il n’est pas facile d’atteindre ce but, surtout pour quelqu’un comme moi qui l’a connu assez peu, depuis dix-huit ans seulement, depuis qu’il a été le serviteur, le bon pasteur et l’archipasteur spirituel des prêtres et des fidèles qui vivent dans les deux départements – Cluj et Bistriţa-Năsăud – qui font partie de son diocèse !
A mon avis, dans ma tête et dans mon cœur, sa personnalité s’est dessinée et identifiée par l’intermédiaire de quelques traits et qualités bien distincts : en premier lieu, sa maturité et sa riche expérience ou sagesse pastorale et spirituelle, son attachement aux valeurs spirituelles de notre peuple, sa manière d’être naturelle, peu sophistiquée ; j’évoquerais aussi sa ténacité et sa persévérance dans la multiplication des efforts en vue de trouver la solution à un problème ; sa culture théologique et sa culture générale, dues à son travail et à sa ténacité – c’était un autodidacte né, très conséquent avec lui-même tout au long de sa vie ; sa lucidité et son esprit critique, joints à beaucoup de compréhension et de respect ; sa discipline, en premier lieu avec lui-même, qu’on voyait derrière toute célébration, sermon ou parole spirituelle, soutenues d’une façon très cérébrale, lucide, verticale, concise, cohérente, et ce à toute occasion ! Il faut souligner aussi qu’il était d’une grande sincérité, fermeté, mais aussi d’une discrétion et d’une humilité hors du commun, qui inspiraient aux autres beaucoup de confiance, de confort spirituel et d’amour pour les valeurs éternelles de notre spiritualité roumaine et orthodoxe !
En réfléchissant à son activité et à sa personnalité bien dessinée, authentique et naturelle, je pense aux dons que notre Dieu, Créateur et Maître a faits à cet homme providentiel, qui a honoré et servi son Maître en toute sincérité, avec énormément d’amour et d’abnégation!
Je serais ravi de savoir que tant ses contemporains, que la postérité, vont lui témoigner à jamais le respect, la reconnaissance et la considération qu’on lui doit pour tout ce qu’il a fait, pour tout ce qu’il a été et ce qu’il a représenté (ou plutôt devrait représenter) dans notre conscience et notre mémoire collectives ; je prie Dieu afin que cette mémoire ne soit pas altérée, car on a, malheureusement, la mauvaise habitude d’oublier rapidement nos bienfaiteurs, nos aïeuls. Je suis néanmoins optimiste et j’espère qu’à chaque fois que son nom sera prononcé cela va être fait avec respect pour tout le bien qu’il a fait à tant de monde, que notre Sauveur Jésus Christ, l’éternel Grand-Prêtre garde en mémoire dans Son royaume céleste, royaume dont nous espérons que notre métropolite Bartolomeu sera l’habitant à jamais !
Je suis convaincu que beaucoup de gens ordinaires, des fidèles et des serviteurs de notre Église prient le Dieu Bon afin qu’Il lui pardonne ses transgressions, qu’Il fasse reposer son âme en paix, et qu’Il le récompense pour avoir fait d’eux ou de leurs enfants des personnes spirituellement accomplies, qu’il a ordonné prêtres et diacres et installés dans des paroisses afin qu’ils puissent paître le troupeau des fidèles, pour la Gloire de Dieu – le Bon Pasteur et l’Eternel Grand-Prêtre ; que Dieu le récompense également pour avoir fait bâtir et béni tellement d’églises – fait qu’on ne doit surtout pas oublier -, marquées par sa présence et son activité prodigieuse ; je me joins moi-aussi aux prières de ces gens, car j’honore et respecte de tout cśur notre Métropolite !
Que Dieu le pardonne et qu’Il fasse reposer son âme en paix! Mémoire éternelle! Amen!
Drd. Stelian Gomboş,
Conseiller auprès du Secrétariat d’État pour les Cultes, Gouvernement de la Roumanie
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